Dans le cadre du projet « Renforcement de l’action climat locale au Cameroun : Cas des Communes de Djoum et Mintom », financé par WRI (World Resources Institute) et soutenu par l’initiative GSPA de la Banque Mondiale, Action for Sustainable Development (ASD) a organisé du 25 au 28 février 2025, une campagne de suivi communautaire sur les observations des effets des changements climatiques dans 05 villages du Sud Cameroun.
Cette activité a été menée par l’équipe dynamique d’ASD , constituée de Mme WELADJI Geneviève, M. MBALLA Ernest et Mlle TOUTCHO MANIALEU Elsa Vianey. Grâce à leur facilitation, les travaux de suivi communautaire et communal sur les impacts climatiques ont pu être réalisés dans 05 localités : Minko’o, Avebe, Abing, Lele et Zoulabot. Au total, 109 personnes (54 hommes et 55 femmes) ont été sensibilisées aux enjeux du changement climatique, aux opportunités à saisir et à la redevabilité verte.
Effets des changements climatiques dans la zone du projet
S’il est vrai que ceux qui polluent le plus sont les pays occidentaux, il n’en demeure pas moins que ce sont les pays les plus pauvres qui sont les plus touchés et les plus vulnérables aux effets des changements climatiques. En effet, les changements climatiques impactent directement plus de 70 % de la population, dont les moyens de subsistance dépendent directement de l’agriculture.
Dans le département du Dja et Lobo, plus précisément dans les arrondissements de Djoum et Mintom, les communautés locales ressentent déjà les effets néfastes du changement climatique. Elles se sont exprimées autours de plusieurs focus group organisés par ASD pour comprendre et collecter les informations sur les changements observés ces dernières années.
Il en ressort que, depuis 3 ans environ, les changements sont de plus en plus visibles tant sur le climat, que sur la productivité agricole, induisant ainsi une augmentation de la famine et de nouvelles maladies dans les familles. Sur le plan météorologique, on assiste à des températures très élevées pendant les saisons de pluies tandis que les saisons sèches entraînent souvent des inondations. Par ailleurs, les saisons sont perturbées différemment au calendrier habituel maitrisé par les communautés. devenir de plus en plus chaud. Les prélèvements de quelques fois sont tellement abondantes qu’elles entraînent souvent des inondations. Par ailleurs, les saisons sont perturbées différemment au calendrier habituel maitrisé par les communautés.
Impacts sur l’agriculture et les écosystèmes forestiers
Sur le plan agricole, les perturbations en lien avec le climat ont d’énorme impact sur la productivité. En zone rurale, les familles dépendent d’une agriculture vivrière de subsistance. Ici, on compte sur les pluies pour faire grandir les cultures. Lorsque les pluies deviennent soit très abondantes soit très rares, il va sans dire que les récoltes seront mauvaises. Les observations font aussi état de ce que les cultures sont attaquées par des nouvelles maladies. C’est par exemple le cas du manioc qui pourrit ou qui a des malformations, ou encore les plantains qui s’assèchent même en saison de pluie, etc…
Même les arbres forestiers n’échappent pas aux effets des changements climatiques. Les communautés relèvent qu’il y a une perturbation dans la production des produits forestiers non ligneux (PFNL). La floraison apparait à contre temps et les récoltes s’amenuisent au fils du temps. Au moment de la collecte de ces données par exemples, les femmes ont indiqué être entrain de collecter les fruits de Irvingia gabonensis (Andok, ou mango) alors qu’en principe ce n’est pas encore la saison.
Opportunités à saisir par les communautés
Face à la recrudescence des phénomènes météorologiques anormaux et extrêmes (extrême sècheresse, pluies diluviennes, etc.) avec un grand impact sur le quotidien des humains (mauvaises récoltes, maladies, etc…) on observe une augmentation du niveau de pauvreté en zone rurale.
L’équipe d’ASD a présenté quelques pistes de solutions aux communautés, afin de les amener à réduire cet impact des changements climatiques sur leurs familles. Nous leur avons conseillé de :
– Utiliser des biofertilisants tels que le compost, les insectifuges, etc…à la place des engrais chimiques, qui appauvrissent les sols et polluent la nappe phréatique;
– Améliorer les techniques culturales pour optimiser les rendements agricoles, tout en suivant les itinéraires techniques préconisées pour chaque culture;
– Pratiquer le reboisement à l’aide des essences à croissance rapide et importante pour les PFNL est aussi une piste de solution qui leur a été proposé.
– Diversifier leurs sources de revenu à travers de nouvelles AGR, comme la production de la volaille ou la valorisation des PFNL.
Sensibilisation aux financements climatiques locaux
Malgré le fait que les lignes dédiées aux changements ne soient pas encore prises en compte dans les budgets climatiques communaux, les facilitateurs ont édifié les exécutifs communaux et agents techniques sur les opportunités de financement des projets climatiques au niveau local. En effet, c’était l’occasion de parler de la redevabilité verte et d’informer sur l’existence de nouveaux guichets de financement climatique au Cameroun.
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