Comment autonomiser les jeunes filles grâce aux petits metiers ?
Une vingtaine de jeunes filles, fille-mères, célibataires et sans emploi ont bénéficié d’une formation en pâtisserie à base de farine de manioc. La formation était organisée par Action for Sustainable Development avec le soutien de l’Organisation internationale de la Francophonie. Elles ont appris comment fabriquer la farine de manioc et les autres farines à base de tubercules et céréales produits localement. Ensuite elles ont appris comment se servir de la farine de manioc en substitution de la farine de blé communément utilisé en pâtisserie. Tout ceci dans le but de leur apprendre à valoriser leurs richesses et obtenir un peu d’argent pour subvenir à leurs besoins quotidiens. La formation s’est faite de manière théorique et pratique. A l’issus de cette formation les filles ont préparé et dégusté les crêpes, gâteaux et beignets soufflés à base de farine de manioc. Elles étaient toutes émerveillées du résultat car elles ne s’y attendaient pas du tout.
Quelle place pour les farines locales en patisserie ?
Pendant longtemps, la seule farine utilisée pour confectionner différentes mignardises et autres produits de boulangerie était le blé. Cette habitude était tellement encrée dans nos mœurs qu’il n’était pas question pour nous d’envisager l’utilisation d’une autre farine. La survenue de la guerre entre les deux plus grands producteurs de cette céréale, augmentant ainsi son prix au niveau mondial, nous a quelque peu poussé à envisager des solutions alternatives à cette denrée et de mettre en lumière la richesse de nos sols à travers les tubercules et les graines dont notre pays regorge.
Le triangle national camerounais regorge de céréales et de tubercules qui ne demandent qu’à être transformées. Dans la région sahélienne, nous avons le sorgho, le mil (rouge et blanc) et le millet. Dans la région d l’Adamaoua et dans les régions forestières et boisées, nous avons la patate (blanche et jaune), l’igname, la banane plantain, la banane verte, le pois cajan, le macabo, le taro et le manioc (doux, jaune et amer). Tous les éléments sus cités peuvent être transformés afin de limiter les pertes des producteurs et de présenter une variété de produits issus de ces cultures. De ces aliments, nous pouvons obtenir principalement des chips et des farines qui permettent de confectionner plusieurs produits d’intérêt gustatif et économique. Ces farines sont dites sans gluten.
Dans le cadre de cette formation, la farine choisie est le manioc à cause de l’abondance des tubercules de manioc dans la localité du projet.
Comment obtenir la farine de manioc ?
Pour obtenir une bonne farine à base de manioc, il suffit de choisir de bons tubercules frais, les éplucher, racler et bien rincer. Ensuite émincer en fine lamelles et sécher à une température en dessous de 60°C. Une fois séchées, les lamelles sont finement écrasées et tamisées et prêt à substituer la farine de blé pour la confection de nos gâteaux et autres.