valorisation des produits post récolte: le manioc et la patate


Quelques exemples de transformation usuel du manioc et de la patate  

Au Cameroun deux agriculteurs sur trois dans la région du centre produisent le manioc et la patate à des fins commerciales ou pour la consommation familiale. Le manioc se consomme sous plusieurs formes au Cameroun. Sous forme de tubercule, il est tout simplement épluché et bouilli pendant environ 30-45 min. Il est souvent épluché et fermenté dans de l’eau pendant 3-4 jours, ensuite séché et moulu, la farine obtenue est consommée sous forme de « foufou ». D’autres le râpe et le gris pour en faire du tapioca. La patate quant à elle est consommée sous forme de tubercule frit ou bouilli pendant 15-20 min.

Substitution de la farine de blé par la farine de manioc ou de patate en pâtisserie 

Les chaines de valeur du manioc et de la patate sont très peu développées au Cameroun, et pourtant ces tubercules peuvent très bien être utilisées en remplacement de la farine de blé en pâtisserie. Les enquêtes menées par Action for Sustainable Development ont montré que plus de 95% de femmes ne savent pas qu’on peut transformer la tubercule de manioc ou de patate en gâteau ou autres produits pâtissiers. ASD avec le soutien de l’Organisation international de la Francophonie (OIF) a tenu à sensibiliser et former les femmes et jeunes filles vulnérables agricultrices ou non à la valorisation de ces tubercules. De ce fait, une dizaine de filles (élèves, étudiantes, femmes avec ou sans emploi, etc…) ont bénéficié d’une formation théorique et pratique pendant laquelle elles ont appris à choisir la bonne tubercule, la sécher et l’utiliser comme farine en pâtisserie. Les farines de manioc et de patate ont servi à faire plusieurs recettes à savoir les gâteaux, crêpes, les rissoles (pili pilis) etc…

La formation a été un grand succès car les apprenantes ont appris à manipuler la farine de manioc et de patate en pâtisserie et surtout après dégustation, elles n’en revenaient pas car leur production de la journée étaient plus délicieuses que celles à base de farine de blé qu’elles achetent souvent à la boulangerie. Elles ont donc pris la résolution de produire leurs propres farines locales et d’en faire des délices.

La valorisation des produits et savoir-faire locaux pour quel intérêt ?

Les produits locaux ont parfois les mêmes propriétés ou mieux de meilleures propriétés que certains produits importés. Mais par ignorance et par snobisme les produits et les savoirs-faire locaux sont bafoués et non valorisés. La valorisation des produits et savoir-faire locaux ont plusieurs interêts tant sur le plan économique que sur le plan nutritionnel.

Sur le plan économique

  • Permet d’autonomiser les femmes et jeunes filles vulnérables. Ces dernières peuvent développer des petits commerces à plusieurs niveau de la chaine de valeur
  • La farine de blé est devenue très chère depuis l’avènement de la guerre en Ukraine. Les farines locales peuvent s’obtenir à moindre coût et donc permet d’économiser de l’argent qui peut gérer d’autres charges de la maison

 

Sur le plan nutritionnel :

  • Les farines de manioc, de patate et autres farines locales sont sans gluten. Le gluten est une protéine à éviter lorsqu’on souffre de ballonnement, d’indigestion, de maladie cœliaque, d’intestin irritable ou de colopathie fonctionnelle
  • Permet d’améliorer l’état nutritionnel des nourrissons et jeunes enfants.

2 commentaires sur “valorisation des produits post récolte: le manioc et la patate”

  1. Nous devons de concert avec le ministère de l’enseignement de base apprendre cela aux plus jeunes .
    Nous devons recenser les associations des femmes pour en parler .
    Nous devons trouver les moyens pour etre présent sur toutes les chaines de TV et Radio pour demander une tranche horaire Journaliere/hebdomadaire mensuelle pourquoi pas bi mensuel .

    1. Effectivement, c’est l’intention que nous avons, sensibiliser et former toutes les couches sociales afin de déconstruire les préjugés.

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